dimanche 5 avril 2009

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L'ère des DJ Roi est en déclin. Ces grandes vedettes qui remplissent des espaces de 15000 personnes. Il est de plus en plus visible que nous cherchons aujourd'hui dans les musiques éléctroniques une expérience plus intime, invitant différents sens que l'ouïe au voyage inter-sidéral.


Certains vont donc développer de nouveaux outils, de nouveaux concepts, de nouveaux vaisseaux. Nous sommes au début des années 70, et les premiers synthétiseurs vidéos font leur apparition. Ces machines qui envoient des signaux vidéos, interprétés à l'écran par des formes géométriques, sinusoïdales et des spectres à la cohéran

ce mathématique.


C'est à New York que la collaboration entre musique et vidéo prend une nouvelle forme.  Entre 1980 et 1982, Merrill Aldighieri, à qui l'ont doit le VJisme (son utilisation et le terme lui-même), se retrouve dans un club de la métropole américaine et décide de synchroniser l'édition de la vidéo sur l'évolution musical crée par le DJ. Le choc est puissant, emerveillant et assez convainquant pour qu'elle s'installe dans le paysage nocturne New Yorkais. On en redemande.




Un exemple du travail de Merrill au HURRAH Club de New York. Une majeure partie de ces performances live sont disponible sur son site.

Il aura fallut des années, quelques millions de transistors cramés, le développement de l'informatique, et des méthodes de projections toujours plus performantes, plus précises, pour offrir à cet art naissant une palette de couleurs aussi large que le nombre de pixel manipulés à la seconde.



Les installations se multiplient au début des années 2000 sur les facades de nos monuments, mairies, ou même dans le métro. La lumière échape à son élément intrinsèque d'éclairage. Nos yeux en restent pourtouant illuminées.


Sans même y avoir été, tout le monde à vu au moins une fois le travail d'Exyst, collectif français formé en 2002 par une bande de jeune diplomé de l'école d'archi de La Villette, appelé le "Cube", OVNI éclairé, encadrant Etienne de Crecy lors de son set au transmusicales en 2007 (et plus récemment au festival CHORUS à La Defense). L'engouement est tel que The Killers, le groupe de rock originaire du Nevada, volera la vedette à EXYZT en se mettant en scene dans un plagia du cube, aggrandi à l'occasion pour accueillir les différents membres du groupes (lire l'excellent article d'ANTI-VJ à ce sujet).


Des jeux de lumières et de projéctions qui se retrouvent dans le clip qu'ont réalisé Kate Moross et Alex Sushon.



Ne perdant pas les racines experimentales de ce mouvement, le collectif ANTIVJ perfectionne le procédé et nous transporte dans un pays où les mêmes carrés, lignes, tableaux et triangles lumineux que nous découvrions il y 20 ans, deviennent l'attraction première. Le spéctaculaire prends une nouvelle dimensions, ou devrais-je plusieurs : trois. Jouant sur les effets d'optiques et les limites du cerveau humain en matières de rapport à l'espace, la lumière s'addresse à nous et nous nargue au dernier moment.


En attendant de vivre cette expérience en direct, découvrez leur travail sur leur site.