mercredi 21 janvier 2009

I know Eye Know

Parfois, la nuit nous mène à de très jolies rencontres. Au détour d'un flash, les yeux encore éblouis, je découvre peu à peu ce jeune photographe. De clichés en clichés, soirées en soirées, on se découvre. Forcement, me viens l'envie, un jour donné, à mon tour, de vous le faire découvrir.

Voici donc la modeste interview de Dimitri BARCLAIS, photographe et fondateur du collectif Eye Know, auquel aucun détail n'échappe. Chaque moment, chaque instant, chaque émotion, se cristalisent sur leurs 10 Millions de Pixel. Les peintres d'un nouveau monde ... action.

M†C : Eye Know, petite rétrospective et présentation des accusés :

Dimitri : Nous sommes trois photographes :

Sarah, Hugo le Duff et moi. On s'est rencontré au cours de différentes soirées, grâce à des potes en communs. La photo est venue après, on se comprend vite quand on tient tous des reflex dans la main. Le blog, quant à lui, est apparu fin février 2008, donc bientôt un an. »

 

M†C : Et toi dans tout ça ? Précurseur ? Suiveur ? Collaborateur ?

Dimitri : On peut dire précurseur dans le sens où j'ai lancé le blog, mais on a chacun une influence égale sur l'évolution du site. Avant de faire les reportages, je sortais toujours avec un compact et je faisais les photos entre potes ; c'est venu petit a petit, grâce à certaines rencontre, notamment Yves Malenfer lorsqu'il faisait les photos à La Flèche d'Or…C'est aussi un ami de Clément de GTC et Laurent Baylet (organisateur des Dimushi).

 

M†C : Le nom Get The Curse se retrouve souvent sur votre blog. C'est une bande de pote ou une connexion business?

Dimitri : On a commencé à suivre les soirées Get The Curse très tôt, c'était nos potes donc ça s'est fait naturellement. Chef également fait partie de nos proches. On a créé un petit réseau de potes qui maintenant faisons nos projets séparément mais on s'accompagne toujours mutuellement, ayant pour dénominateur commun le monde de la nuit.


M†C : Une collaboration plus officielle qu'officieuse serait envisageable ?

Dimitri : On pourrait bien sûr développer l'idée, mais dans l'immédiat ça ne figure pas à la liste des bonnes résolutions. On reste amateur, on fait ça pour le fun.


M†C : Un brin perfectionniste ?

Dimitri : Oui, carrément.


Photo : Jean Nippon profite du set de Detect pour mettre l'ambiance. Pour ceux qui croient encore qu'un DJ n'a pas de contact avec son publique...


M†C : Eye know, le jeu de mot est  anglais, à première vue ce qu'on en comprend c'est : savoir à travers le regard, celui de vos appareils, ce qu'il s'est passé la veille. D'après toi ça va plus loin ?

Dimitri : A la base c'était un jeu de mot avec un titre d'un morceau de De La Soul, un morceau musical et visuel. On doit le nom à LeLo de GTC, un des rédacteur. On cherchait un nom percutant, facile à retenir. J'agis a l'instinct mais si je vois quelqu'un qui dance ou qui a une attitude intéressante, je vais chercher à la prendre en photo. On a un certain gout pour l'esthétisme. De même, si un petit détail vient gêner la cohérence d'une photo, on n’hésite pas à le gommer sur Photoshop. Après, si quelqu'un me demande de le prendre en photo, ça me rappel un peu Tilllate ou Soonnight, mais je le fais quand même. Le plus important, c'est la volonté de partager, ce n'est pas une démarche égoïste et personnelle.


M†C : Vous êtes en quelque sorte des historiens modernes ?

Dimitri : Ouais un peu! *rire*


M†C : Il y a aujourd'hui beaucoup de site qui propose des photos de soirée. Quelle est, toi, ta vision de tes photos?

Dimitri : J'aime les contrastes forts, les fonds noirs et soudainement un élément qui se démarque. Tu m’as dis une fois "tes photos pétillent", c'est exactement ce que je recherche.

Je vais passer plus de temps près de la scène, rester à proximité du DJ soit  à coté d’un groupe de gens, jamais trop proche.

Hugo a des très bonnes techniques, il fait des choses surprenantes. De plus, il a un style très éclectique.

Sarah est très très douée, en dessin notamment. Elle progresse rapidement. J'aime l'aspect très contrasté, sombre, pas trop lumineux, on a l'impression d'être proche des gens.


En général on finit les soirées avec plusieurs centaines de clichés. La règle est de les classer et les retravailler le lendemain pour les mettre en ligne en moins de 24 heures.

 

M†C : Vous est-il déjà arrivé de prendre la même photo avec tes collaborateurs ?

Dimitri : C'est déjà arrivé ! Mais c'était très intéressant puisque ça illustrait parfaitement nos trois visions différentes d'un même instant : nous nous étions chacun concentré sur des détails différents.

 

M†C : Et rajouter du fun en club grâce à la photographie vous y pensez? Faire un photomaton ou une sorte d'atelier ludique dans les soirées ?

Dimitri : Je n’y ai pas vraiment réfléchi encore. J'suis ouvert a tout, mais ça demande de l'organisation et s'isoler encore plus de ses amis. Déjà qu'on les voit pas trop...

 Photo : "Un reflex, ça ne passe jamais inaperçu" Dimitri. Certain l'ont bien compris, mais l'instant reste toujours authentique. Etienne de Crecy - au Social Club.


M†C : Le Social Club, on vous y retrouve souvent. Ce lieu t'évoque quelque chose de particulier ? Est-il plus intéressant d’un point de vue photographique qu'un autre club ? Ou c'est juste parce que tes DJs préférés y sont souvent.

Dimitri : On y est souvent à cause des potes, la programmation, et le lieu! Les murs noirs correspondent bien à ma façon de prendre les photos, et grâce au jeu de lumière, cela fait apparaitre des détails sur lesquels j'aime me pencher. Il faut travailler avec le même lieu et apporter quelque chose de différent. C'est une sorte de challenge. Utiliser chaque aspect mais avec une tournure différente : les miroirs, la cabine DJ avec ses néons et d'autres éléments participent à cette résurrection. A part le coin fumeur et ses murs blanc-cassé, l'ambiance sombre et les bandes fluos sont atypiques. Je m’y sens bien, un peu comme chez moi.

 

 

M†C : Parlons de la photo elle-même maintenant : L'arme du crime est désormais un ...?

Dimitri : Le compact étant trop limité je suis vite passé au reflex : Pentax P10 et Nikon D80. Le Pentax est de prédilection même s'il est souvent en réparation à cause de petits soucis...

 

M†C : Des références ? Un style particulier ? On voit très souvent du noir et blanc…C’est pour cacher les pupilles dilatées de tes sujets ou un refus du RGB?

Dimitri : Je n’aime pas le rendu des couleurs du Nikon en général. Je passe les photos en noir et blanc, assez lumineuses, contrastées. La dernière GTC était entièrement en noir et blanc, je me suis imposé cet exercice de style. J'essaie de travailler en couleurs assez souvent surtout quand je travaille avec flash. Mais à la base, les photos sont toutes prises en couleurs.

 

M†C : Pour finir, une question qui pourrait intéresser plus d'un lecteur, mais est ce que Eye Know recrute ?! Et quels sont les projets pour 2009?

Dimitri : Le "recrutement" c'est au feeling , suivant les personnes que l'on rencontre. Il faut qu'on devienne ami d’abord je pense, qu'il y ai une connexion. Mais on va grandir ; on va créer un site web en 2009 et sortir du blog. Ça nous permettra dans un premier temps de mettre mieux notre travail en valeur, mais également de permettre un accès plus simple et plus efficace aux intéressés.

En quelque sorte, je reprendrais les propos de Dexter (la série) : "Il faut provoquer la chance". En 2009, c'est exactement ce que nous allons faire !


Et de la chance, ils en ont eu beaucoup, comme le prouve cette dernière photo. Cette jeune fan de Duke Dumont lui prépare un cadeau très ... frenchie.